Sur la figure ci-contre, la Fig 1 montre le courant établi sur le moins de la pile via le contact R2 et la Fig 1bis montre cette fois le courant établi sur le plus de l'autre pile via le contact R1.
Le fil commun des deux piles P1 et P2 est relié à la première pendule réceptrice, le contact commun M du commutateur rotatif est relié à la dernière pendule réceptrice. Il est donc remarquable de noter que les pendules réceptrices sont en série. Les mouvements des moteurs des pendules réceptrices sont donc parfaitement synchrones entre-eux avec une périodicité de trente secondes.
Une pendule mère électrique à la seconde fait tourner une roue comme une trotteuse (commutateur rotatif à un tour par minute) qui établit un circuit par l'intermédiaire de deux contacts diamétralement opposés. Sur chacun de ces contacts, une polarité des piles est appliquée (plus sur un contact, moins sur l'autre contact). Sur la photo 5
Les principes d'installation d'un système de distribution d'heure sont décrits dans le document de la "Description Technique du système de distribution d'heure ATO Demi-minute" d'août 1931: voir photo 3 et 4.
En 1940, ATO reprend la maintenance du réseau d'horloges des Chemins de Fer. Monsieur Lavet continue d'innover en 1950, avec les premières expériences d'utilisation du transistor en remplacement du contact dans les pendules électriques ATO (le transistor avait été inventé juste en décembre 1947 aux Etats Unis). La première pendule à transistor est brevetée en 1953. C'est l'année où décède Léon Hatot.
1-ATO et les pendules électriques
Dans le domaine de l'horlogerie électrique, ATO est une marque de référence. Léon Hatot nait en 1883. Après une formation à l'École d'Horlogerie de Besançon et à l' École des Beaux-Arts, il crée en 1905 une société spécialisée dans la gravure des montres, bijoux, boites et mouvements. Installé à Paris en 1911, il est l'un des quelques créateurs de montres artistiques et de joaillerie, et fournisseur des principales maisons de la rue de la Paix. D'esprit curieux et visionnaire, Léon Hatot s'intéresse très tôt aux perspectives ouvertes à l'horlogerie par l'énergie électrique et décide en 1920 de fonder une filiale spécialisée dans la recherche et de développement des montres et pendules électriques à piles. Il s'assure en 1923 la collaboration de Marius Lavet, ingénieur des Arts et Métiers et de l'Ecole Supérieure d'Electricité, passionné comme lui par les applications de l'électricité à l'horlogerie.
En 1923 est enregistré le brevet français n° 583.331, qui couvre la fabrication des pendulettes ATO. Deux grandeurs de base sont fabriquées, avec balanciers de 1/4 et 1/2 seconde. Dès 1926, 13 modèles de pendules ATO sont déjà proposés à la vente. Un article de cette revue (n° 74, page 69 : "Les horloges électriques ATO" par Jean Mirault) fait un examen précis de ces types de pendules et de leur restauration.
A partir de 1928 la société ATO livre aux sociétés de Chemins de Fer. En 1936, le brevet n° 823.395 est déposé au nom de Marius Lavet pour la société des Etablissements Léon Hatot concernant les "Perfectionnements aux systèmes et appareils de commande électrique à distance, notamment aux moteurs et horloges synchrones." C'est ce brevet qui va plus particulièrement nous intéresser au cours de cet article, voir photo ci-dessous.
Le musée horloger de Lorris possédait à l'extérieur, sur la rue des Marchés, une pendule électrique qui malgré les bons soins commençait à avoir de sérieux problèmes de fonctionnement : mouvement usé, problème de fixation des aiguilles ...etc. le remplacement du mouvement de type anglais n'était pas évident.
L'occasion nous a été offerte par l'horloger d'Etampes (Mr Minier) de nous vendre une pendule électrique ATO de la SNCF à double face. Vous avez tous connu ce type de pendule sur les quais de gare qui présentait la perticularité d'avoir une aiguille des secondes qui s'arrêtait toutes les minutes pour repartir une ou deux seconde après...
L'état de la pendule était très bon. Nous avons donc pris la décision de l'installer en lieu et place de notre ancienne pendule. Elle avait également l'avantage de posséder un éclairage.
Voici la petite histoire de la mise en service de cette pendule et nous en profiterons pour analyser le fonctionnement du mouvement électrique et de sa commande.
Copyright © 2008-2023. Musée Horloger de Lorris Georges Lemoine, Tous droits réservés.