C'est la partie délicate du remontage.
Pourquoi une mise aux repères ? Seule la chaîne cinématique de sonnerie est concernée par cette action. Les déclenchements des sonneries de l'heure et de la demi-heure sont obtenus au moyen de deux chevilles portées par la roue chaussée (voir la photo du dentillon et de la roue sur la page précédente). Les chevilles sont diamétralement opposées pour déclencher à l'heure et à la demi-heure. Ce déclenchement a lieu avec le détentillon qui appuie sur les chevilles. Le mouvement est progressif au fur et à mesure que la cheville lève le détentillon, ce qui importe c'est la retombée à l'heure ou la demi-heure précise. Pour avoir ce déclenchement ponctuel, il faut "armer" la sonnerie quelques minutes avant la sonnerie.
Après avoir sonné la pendule est dans une situation stable : la chaîne de sonnerie est bloquée par l'extrémité du couteau (du coté de la platine arrière) qui arrête la roue d'arrêt avec la goupille (une seule goupille) qui est dessus. La levée du détentillon poussant sur le couteau pour libérer la sonnerie ne serait pas précise. Avant l'heure ou la demi-heure, la levée progressive du détentillon en poussant sur le couteau va libérer la goupille de la roue d'arrêt ce qui provoque le démarrage de toute la chaîne de sonnerie. Ce mouvement ne va pas aller très loin car tout de suite la goupille de la roue de délai en tournant (une seule goupille) d'environ un demi tour bloque le mouvement en rencontrant cette fois le plot du détentillon qui lui a continué de monter avec le détentillon : la sonnerie est armée c'est le délai. En effet dès que le détentillon en train de "monter" avec la cheville de la roue de chaussée va retomber à l'heure précise toute la chaîne va redémarrer en libérant la cheville de la roue de délai.
C'est donc le réglage des positions relatives des roues pour que cet enchaînement soit réalisé correctement.
Ensuite, pendant la sonnerie, il faut que le marteau tombe bien en synchronisme avec l'arrêt une fois que nombre requis de coups est passé. C'est le repère de marteau.
Enfin il faut vérifier que le nombre de coup de marteau est correct par rapport à position de la roue de chaperon.
C'est le repère de chaperon.
3- Remontage du mouvement
Concrètement comment régler les trois repères pour avoir de bonnes positions relatives...
- Mise en place des mobiles sauf la roue d'échappement sur la grande platine pour retrouver la situation de la photo du démontage :
Et voilà le résultat :
çà brille !
Notez que les petites pièces (rochets etc...) et la roue d'échappement ont été attachées ensemble
Le remontage ne présente pas de difficulté, dans l'ordre :
- Mise en place des ressorts dans les barillets, le ressort étant enroulé et maintenu avec un fil est réintroduit dans le barillet. Frapper le barillet sur une plaque en bois pour bien faire descendre les spires. Remonter l'arbre du barillet en vérifiant que le crochet du corps du barillet (bonde) est bien engagé dans l'oeil du ressort. Vérifier également que l'arbre est lui aussi bien accroché. Huiler avec quelques gouttes le fond et le ressort et fermer le couvercle en faisant coïncider les repères. S'assurer que les ressorts sont bien crochetés en bloquant le carré du de l'arbre du barillet dans l'étau et en tournant pour "remonter" le ressort le corps avec la main. Attention cette opération nécessite une certaine force et maintenez toujours le contrôle de cette opération.
A partir de ce moment il est conseillé de manipuler les pièces avec des gants de coton pour éviter toute trace de doigt qui viendrait laisser des traces sur le laiton.
Lors de la mise en place des pièces dans le tambour bien faire attention au nombre de pièces qui seront lavées car lors du retrait des pièces c'est assez difficile de retrouver toutes les pièces dans la céramique ! D'ou l'utilité de la passoire que vous voyez à l'arrière plan !
En possession de toutes les pièces du mouvement correctement repérées il faut les nettoyer. Pour ce faire on utilisera ici "une machine à laver " un peu particulière : il s'agit d'un tambour contenant les pièces avec un liquide détergent et surtout des petites pépites de céramique. Ce tambour va tourner pendant 24 h et ainsi polir toutes les pièces.
En l'absence de cet outil la solution traditionnelle consiste en un décapage des pièces avec un liquide à base d'ammoniaque (50 cl de substitut de trichorétylène + 200 cl d'alcool + 100 cl d'ammoniaque et le complément d'eau pour un litre de solution, mélange légèrement exothermique) puis un polissage individuel de chaque pièce.
Maintenant rendez-vous à l'Atelier à Pendule du Musée...
Nettoyage d'un mouvement de Paris 2
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